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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 15:43

 

http://a3.idata.over-blog.com/150x150/2/51/19/06/n-12/saramago.jpgUn jour, un homme au volant de sa voiture devient aveugle de manière inexpliquée. Ainsi va se répandre une épidémie qui va rendre aveugle l'ensemble de la population. Le gouvernement pour empêcher une propagation vont mettre en quarantaine les aveugles. Un groupe d'aveugles, avec l'aide d'une femme qui n'a pas été touchée par l'épidémie, tente de survivre en quarantaine puis dans la ville dévastée.

 

 

Saramago livre un roman dense, il n'y a pas de paragraphes, pas de dialogues matérialisés, ceux-ci débutent par une virgule puis une majuscule, les propos du personnage suivant sont introduits par une virgule et ainsi de suite.


Il est déroutant de voir que Saramago ne donne pas de noms à ses personnages. Il les désigne par ce qui les caractérise dans leur vie : le médecin, la femme du médecin, la fille aux lunettes teintées... Mais cela est fait pour montrer qu'il suffit de pas grand chose pour que l'humain devienne rapidement un anonyme quelconque voire un animal. Mais l'animalité n'émane pas seulement des aveugles, elle provient aussi des autorités qui n'hésitent pas à enfermer des gens dans des conditions déplorables, conditions qui rappellent les camps de concentration.


Car la perte d'un sens transforme rapidement l'homme en animal. Celui-ci n'est plus capable de se débrouiller pour ses besoins les plus simples. Ou bien adopte des comportements abjects comme subordonner l'octroi de nourriture à des viols collectifs des femmes lors de la quarantaine.


La présence de la femme du médecin qui voit encore permet au groupe de garder une certaine dignité, elle est celle qui permet à l'humain de garder une part d'humanité et de ne pas tomber dans l'animalité.

L'aveuglement est un roman dur et sombre, servant d'allégorie à notre société aveugle aux valeurs humaines.

 

L'aveuglement, José Saramago, Seuil, Points, 2000, 365 pages

 

Lu dans le cadre du challenge ABC

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